Lors d’une grande rencontre ayant regroupé ce lundi matin au Gouvernorat les acteurs de la commande publique, les services de contrôle, les industriels, les institutions consulaires et les artisans, le Premier Ministre a engagé l’Etat à jouer pleinement la carte de la préférence nationale chaque fois que cette option est faisable.
Le Gouvernement fait montre de détermination pour apporter son soutien à la production nationale durement touchée par la crise multidimensionnelle de 2012-2013. Cette production porte sur les produits de l’artisanat, de l’industrie et bien d’autres articles dont nos administrations expriment régulièrement le besoin pour leur fonctionnement. Il espère que les autres clients et surtout les consommateurs suivront l’esprit de dynamique porteuse de développement, de richesse partagée et d’emplois préservés.
En effet, la situation actuelle se caractérise par une prépondérance de l’importation nonobstant plusieurs cas de défaillance portant sur la qualité technique et les garanties proposées. D’autre part, le secteur de l’artisanat qui occupe 40% de la population ne participe que pour 0,3% aux exportations pendant que le tissu industriel reste faible et peu diversifié avec une contribution d’environ 14% au Produit intérieur brut.
Pour accompagner cette nouvelle politique, l’Assemblée permanente des chambres de métiers du Mali a, entre autres initiatives, mis en ligne un site web interactif (http://www.apcmmali.org/) qui facilite la mise en relation avec les structures techniques tout en permettant l’accès au répertoire national des artisans. Les spécialités de la menuiserie bois et métal comptent par exemple près de 150 adresses reparties sur l’ensemble du territoire avec des onglets illustrés.
Le secteur industriel n’est pas plus reluisant. En 2010, le parc industriel malien comptait 538 industries dont 14 à l’arrêt et 17 fermées. Les emplois se chiffraient à 37 226 emplois dont 19 752 temporaires. L’Organisation patronale des industries (OPI) à travers son premier vice-président Lanfia CAMARA, constate une régression des activités des unités depuis 1980, durement affectées qu’elles sont par la concurrence déloyale, la fraude et la croissance industrielle de certains pays voisins dont les parcs sont plus étoffés et diversifiés.
Cependant entraîné par les mesures incitatives, la situation du tissu industriel est appelée à s’améliorer à travers notamment le complexe sucrier du Kala supérieur, l’usine de montage de voitures Wad Sang, la société universelle d’exploitation des matériaux de construction par la production de fer à béton, les unités de production des produits alimentaires du groupe KEÏTA et le démarrage de la commercialisation de la production de l’usine de cimenterie Wacem.
La dynamique enclenchée permettra à l’ensemble du secteur secondaire de passer de 20% du PIB en 2012 à 28% en 2017 et 42% en 2025. De son côté l’OPI a publié un répertoire de quelques 200 produits fabriqués ou assemblés au Mali allant des voitures, aux produits pharmaceutiques, textiles, ciment, carreaux, eau de javel, lait, savons, jus et huiles alimentaires aux téléviseurs, mouchoirs et serviettes, papiers, cretonnes, matelas, aliments de bétail, peintures, fer à béton, etc.
De part et d’autre, il a été reconnu que les acteurs doivent œuvrer à l’accompagnement des entreprises industrielles et artisanales, mettre à jour certains contrats de performances, réduire les exonérations, lutter contre la fraude et la concurrence déloyale.
En guise de conclusion le Premier Ministre Moussa Mara a souligné que la production qualitative et quantitative est la seule voie de salut pour notre pays dans un contexte marqué par l’ouverture des économies. Il a assuré que le Gouvernement fera tout ce qui est de son ressort pour impulser cette mesure notamment à travers une forte implication des membres du gouvernement. A cet effet, des cadres de concertation sectoriels seront mis en place ainsi qu’un Programme de relance du Volet Crédit aux artisans de l’Ex Projet de développement du secteur de l’artisanat. L’ensemble du dispositif fera l’objet d’un suivi périodique en plus de son intégration comme élément de contrôle de gestion.
CCINT – Primature – 08 09 2014
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